Bilan psychologique et neuropsychologique

Un bilan psychologique ou neuropsychologique a pour but d’amener des éléments pour aider à comprendre les difficultés ou le fonctionnement atypique d’un jeune dans son quotidien ou à l’école. Par exemple, cela peut être proposé auprès d’un enfant qui ne parle pas correctement ou qui s’angoisse beaucoup, ainsi qu’auprès d’un adolescents qui a des difficultés de concentration ou des tocs…

Premièrement, qu’évalue un bilan ?

On sépare classiquement le bilan psychologique du bilan neuropsychologique. Le premier concerne plutôt la sphère émotionnelle et psychique, tandis que le second s’intéresse plutôt au fonctionnement cognitif.  De fait, le bilan psychologique est pertinent quand on suppose un malaise d’ordre plutôt psychologique ; alors que le bilan neuropsychologique relève plutôt des troubles du neurodéveloppement (dys-, trouble de l’attention, autisme, atteinte neurologique,…). Mais dans la vraie vie, cette distinction est peu pertinente : il est rare d’être déprimé sans que cela n’ait un impact sur la concentration ; et il n’est pas fréquent de voir des loulous avec d’importants troubles cognitifs qui ont tout à fait confiance en eux !

Suivant les hypothèses envisagées lors de l’entretien initial, le psychologue propose différents tests et échelles adaptés à la problématique. Prenons l’exemple d’un enfant très actif, qui fait d’importantes crises de colère et cela a un impact défavorable sur le quotidien de la famille. On pourra alors imaginer différentes hypothèses : haut potentiel, trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, manifestation d’une angoisse ou d’éléments anxieux, problème de comportement en réaction à une certaine tristesse ou évènements de vie, réactions de l’enfant à des demandes parentales trop exigeantes…

Dans ce cas imaginaire, je pourrais proposer la réalisation d’un test de QI, d’épreuves d’attention et de contrôle exécutif, des échelles d’anxiété et de déprime ainsi qu’un test projectif. Il y a évidemment des éléments déjà connus ou élaborés en séance, qui permettent de se passer de la réalisation de certains tests. Le premier outil du psychologue est évidemment et d’abord la clinique !

Les principaux outils d’évaluation

Suivant la situation, le psychologue recommandera différentes types d’évaluation. Voici les plus connus.

Test psychométrique

Il s’agit des fameux tests de QI. Les versions actuelles les plus utilisés en pédo-psychologie sont la WPPSI4 et le WISC5 pour les enfants et adolescents de 2 à 16ans. Pour les adolescents dès 16ans et les jeunes adultes, on passe à la WAIS4.

Ces tests permettent de se faire une idée du développement et du fonctionnement actuel d’un jeune par l’évaluation de 5 domaines de développement – intelligence verbale, efficience spatiale, raisonnement logique, mémoire de travail et vitesse. L’analyse de ces 5 domaines et le comportement durant la passation peuvent mettre sur la piste d’un DYS ou d’un fonctionnement particulier.

Test neuropsychologique

Ce type de test a pour but d’appréhender certaines fonctions cognitives particulières. Ils mettent en situation la personnes testées. Certaines grandes batteries permettent d’appréhender différentes fonctions cognitives (NEPSY, NEPSY2), tandis que d’autres s’intéressent à une fonction particulière (l’attention pour la TEA-ch ou la mémoire pour la CMS). Certaines épreuves s’achètent isolément et ne permettent l’exploration que d’un domaine précis (test d’appariement d’image, D2, BHK, figure de Rey…).

Il faut évidemment plusieurs tests dans un même domaine pour avoir une évaluation pertinente : la redondance évite les erreurs de mesure. C’est pourquoi le praticien qui vous fera passez les tests aura sans nul doute plusieurs tâches à vous proposer.

Hétéro-questionnaire

Ces questionnaires donnés à la famille ont pour but d’appréhender un fonctionnement dans le quotidien plus ou moins adapté. Parmi les plus connus, on retrouve le Vineland2 ou VABS2 en ce qui concerne l’adaptation comportementale, le Conners pour ce qui est du TDA-h et le Profil Sensoriel pour les capacités de traitement de l’information sensorielle.

Auto-questionnaires

Cette fois-ci, les questionnaires sont donnés au jeune lui-même. Il s’agit d’appréhender par exemple le niveau d’anxiété (RCMAS), de déprime (MDI-C) ou d’estime de soi (Coopersmith). Ce type d’outil permet aussi d’apprécier la plainte attentionnelle (Conners auto-questionnaire ou Brown).

Test projectif

Le plus connu est sans doute le Rorschach, le test des tâches. D’autres épreuves ont succédé à ce test mis au point en 1921. Le principe n’a pas changé : les thèmes imaginés lors de dessins, d’histoires ou devant les planches de tests projectif sont vraisemblablement en lien avec nos expériences et  nos préoccupations actuelles – de fait, analyser ces projections peut permettre d’appréhender ce qui n’accède pas à la conscience, par refoulement ou par manque de connaissance de soi chez les enfants.

Comment se déroule un bilan ?

En ce qui concerne le déroulement, un bilan débute toujours par un entretien initial, pour faire le point sur la situation et envisager quels tests réaliser.L’entretien initial permet par ailleurs aux enfants d’anticiper la situation de test. Ils arrivent sans trop de stress le jour de la passation.

Le bilan est réalisé sans les parents, sauf dans certains cas, notamment chez les tous petits. Les tests sont présentés pour la plupart sous la forme de jeux ou de problèmes ludiques ; c’est moins le cas avec l’avancée en âge

Avec les plus grands, les résultats sont discutés au fur et à mesure de la passation. Le but est d’intégrer la passation au cadre de l’Évaluation Thérapeutique. L’évaluation peut alors remplir tous les objectifs de l’évaluation psychologique classique tout en servant également de thérapie brève. En bref, le psychologue envisage les tests et leurs résultats avec le patient, en élaborant conjointement les hypothèses et les conclusions qui peuvent être tirées. Dès lors, le jeune est actif tout au long de la démarche de bilan. Il peut mener lui-même « l’enquête». Par conséquent, il adhère à la compréhension de ce qu’il vit plus facilement que lorsqu’il lui est juste dit « il y a ça et ça ».

Ensuite, je rédige un compte-rendu, avec les résultats chiffrés. Un dernier entretien est alors proposé pour donner cet écrit et en discuter le contenu. C’est le moment où, avec la famille et l’enfant, on cherche à comprendre et donner du sens en s’appuyant sur les résultats. On se demandera alors comment jouer sur ces facteurs pour aider le jeune, notamment en s’appuyant sur les points forts identifiés. En somme, cette dernière partie du bilan a pour but de trouver ce qui pourrait être fait, maintenant qu’on a compris ce qui se passe.

Combien de temps dure un bilan ?

En termes de durée, il faut compter environ 3 à 8 heures de bilan. Plus précisément, il y a souvent 1h d’entretien, 1h à 6h de passation et 1h de restitution.

La durée du bilan varie grandement selon l’âge du jeune. C’est-à-dire qu’il est difficile de travailler plus d’une grosse heure avec un tout petit ! Le nombre de domaines explorés joue évidemment sur la durée de la passation. Il en va de même en ce qui concerne la participation/motivation de l’enfant. Il est donc difficile de donner une durée standard.

Pourquoi faire un bilan ?

En résumé, le bilan vise une photographie des forces et des difficultés à un moment donné qui peut permettre :

  • d’appréhender à un moment donné le fonctionnement du jeune, pour les parents et/ou pour le jeune lui-même
  • de proposer des pistes thérapeutiques cohérentes si besoins
  • d’orienter le diagnostic et de donner les éléments utiles au médecin qui le pose (dys-, trouble de l’attention, dépression…)
  • guider vers des médecins ou professionnels spécialisés
  • soutenir les aménagements scolaires en favorisant une meilleure prise en compte des potentialités et des troubles dans la scolarité
  • avoir plus d’élément pour envisager les questions d’orientation ou d’aménagements pédagogiques
  • faire une reconnaissance de handicap (dossier MDPH)

Cas particulier : l’expertise médico-légale

Les bilans peuvent aussi s’inscrire dans le cas particulier d’une expertise médico-légale. Par exemple suite à un cas d’accident de la voirie. L’évaluation permettra aux médecins experts d’estimer le dommage subi par le patient. Ils s’appuieront sur cela pour de déterminer les compensations. Dans ce cas, l’’évaluation neuropsychologique doit donc être systématique et complète. Le bilan se déroule généralement sur plusieurs jours. Idéalement, l’évaluation est faite avec un recul suffisant de 2 à 3 ans en raison des mécanismes de plasticité cérébrale. Aussi, chez les enfants, certaines difficultés n’apparaissent qu’en grandissant. Effectivement, quelques fonctions cognitives se développant essentiellement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

Dans ce cas particulier, le cadre de l’évaluation thérapeutique ne peut pas être utilisé. Le psychologue pratiquant les tests ne peut pas suivre le jeune. C’est pourquoi je ne fais pas de bilan d’expertise médico-légale.

Quel est le coût d’un bilan ?

Pour les bilans psychométriques et neuropsychologiques, vous pouvez trouver mes honoraires ici.

Pour les évaluations plus cliniques dans le cadre d’un accompagnement plus large, j’intègre les passations dans les consultations.