Lors d’un bilan psychométriques, les familles et les jeunes se retrouvent souvent avec un compte-rendu plein de chiffres incompréhensibles. Voici dans les grandes lignes à quoi correspondent ces chiffres, avec l’exemple de la WISC-5.
Une mesure de l’intelligence limitée
Comme précisé dans un ancien post, le test de QI constitue une mesure très partielle de l’efficience intellectuelle. Effectivement, les cognitions qui sous-tendent un fonctionnement adapté et dit intelligent sont multiples. Comme présenté ci-dessous en noir, les échelles de Wechsler, WPPSI-4, WISC-5 ou WAIS-4, ne tendent à mesurer que quelques facettes de l’intelligence : l’intelligence verbale, l’intelligence logique, l’intelligence spatiale, la mémoire de travail et la vitesse de traitement.
La structure du test de QI
Le test de QI se compose typiquement de 10 épreuves, dont 7 seulement permettent de calculer un QI-total. Les 3 autres sont néanmoins très utiles car elles permettent de calculer des sous-QI.
Ces sous-QI, appelés indices, sont essentiels pour appréhender les forces et les faiblesse de certains jeunes – plus particulièrement si on suspecte un trouble du neurodéveloppement. Ils correspondent à certaines facettes de l’intelligence.
Ces sous-QI, ou indices, nécessitent la passation d’au moins deux tâches ou épreuves, appelés subtests. Le fait d’en avoir au moins deux dans chaque domaine limite le risque d’erreur de mesure qui pourrait relever d’une simple fluctuation de l’attention.
Bref, les psychologues réalisent donc typiquement 10 épreuves lors de la passation du test de QI ; mais on peut faire seulement les 7 nécessaires au calcul du QI dans le cas d’un renouvellement du test psychométrique qui ne serait utile qu’à la MDPH.
Il est aussi possible d’ajouter quelques subtests optionnels, mais ils ne sont pas systématiquement pertinents.
Au total, voici comment on peut schématiser l’architecture de ce test:
Cependant, j’ai un peu changer les noms des indices… Les vrais sont moins aisés à comprendre. Voici les vraies terminologies :
- QI-total : quotient intellectuel total ou QIT
- QI-raisonnement : indice d’aptitude générale ou IAG
- QI-verbal : indice de compréhension verbale ou ICV
- QI-spatial : indice visuo-spatial ou IVS
- QI-logique : indice de raisonnement fluide ou IRP
- QI-cognitif : indice de compétences cognitives ou ICC
- QI-mémoire : indice de mémoire de travail ou IMT
- QI-vitesse : indice de vitesse de traitement ou IVT
- QI-raisonnement : indice d’aptitude générale ou IAG
Un chiffre qui n’est pas une note sur 20 !
Les scores que l’on peut obtenir ne correspondent pas au fonctionnement des notes scolaires. Ces notes standards et ces indices sont liés à un classement par rang, appelé percentile.
En ce qui concerne les indices, QI-total ou sous-QI, la valeur centrale est à 100. Avec un score d’indice de 100, 50% des adolescents du même âge réussissent moins bien, et que 50% réussissent mieux. Avec un QI de 120, vous êtes proche du percentile 90, soit à peu près situé dans les 10% des jeunes les plus à l’aise. A 125, on arrive dans les 5% des jeunes les plus efficaces. Etc.
Pour les notes standards, on a le même principe. Un 10 signifie que 50% des adolescents du même âge réussissent moins bien, et que 50% réussissent mieux. Etc.
Bref, je ne vous bombarde pas plus de détails et vous propose un petit tableau récapitulatif :
Tout n’est pas qu’une histoire de chiffres…
Les chiffres ont donc un sens, mais un sens tout relatif. Effectivement, il ne rendent pas toujours compte de la vitesse de réponse ou d’autres éléments qualitatifs pourtant importants dans la vraie vie. Aussi, peut-être avez-vous stressé et perdu les moyens lors du bilan. Pour les plus jeunes, les enfants opposants ou les autistes, on peut aussi se demander : étaient-ils un minimum motivés ?
Par ailleurs, certaines épreuves présentent des effets plafond ou plancher, qui rendent le score peu pertinent à certains âges…
Ainsi, ces chiffres nécessitent l’interprétation qualitative du psychologue qui les a fait passer.
C’est un peu comme la photographie professionnelle : il faut un modèle coopérant, du bon matériel et de quoi faire le développement dans les meilleures conditions; mais surtout pour un bon professionnel pour cadrer le modèle !
Enfin, la pertinence du test de QI est à relativiser comme précédemment expliqué ici.
Dans mes comptes-rendus, où sont quels chiffres ?
Voici un petit exemple.
- En rouge : les notes d’indice ou QI (avec l’intervalle de confiance)
- Le bleu : les notes standards
- Pour le vert : les percentiles
DÉVELOPPEMENT GLOBAL – QIT = 89 (83-96), PC2320
- NIVEAU DE RAISONNEMENT INTERMODALITE – IAG = 92 (86-99), PC30
- QI-VERBAL : COMPREHENSION VERBALE – ICV = 103 (94-112), PC58
- SIMILITUDES=9
- VOCABULAIRE=12
- QI-SPATIAL : VISUO-SPATIAL – IVS = 92 (85-100), PC30
- CUBES= 8
- PUZZLES=9
- QI-LOGIQUE : RAISONNEMENT FLUIDE – IRF = 85 (79-93), PC16
- MATRICES= 9
- BALANCES= 6
- QI-VERBAL : COMPREHENSION VERBALE – ICV = 103 (94-112), PC58
- COMPETENCES COGNITIVES – ICC = 92 (85-101), PC30
- QI-MEMOIRE : MEMOIRE DE TRAVAIL – IMT = 82 (75-93), PC12
- MEMOIRE DE CHIFFRES=5
- MEMOIRE DES IMAGES=9
- VITESSE DE TRAITEMENT – IVT = 105 (95-114), PC23
- CODES= 11
- SYMBOLES= 11
- QI-MEMOIRE : MEMOIRE DE TRAVAIL – IMT = 82 (75-93), PC12
Un test de QI sans QI-total, c’est possible ?
Vous noterez aussi qu’il « manque » parfois le QI-total dans mes compte-rendus. Non pas que je sois si tête en l’air que cela, mais dès lors que le profil psychométrique est trop hétérogène, le QI-total perd de son sens.
Imaginons un élève avec 20/20 et français et 0/20 en mathématiques. Sa moyenne générale de 10/20 n’est pas très pertinente pour se faire une idée de ses acquis scolaires. Pareil pour le test de QI, si le jeune a des scores tantôt bons, tantôt faibles, tantôt très forts,… le QI-total moyennise son profil et perd de son sens.
Dans ces cas, je ne mentionne alors pas toujours le QI-total. Il en va de même pour le QI-raisonnement et le QI-cognitif.
Hello!
This post was created with XRumer 23 StrongAI.
Good luck 🙂