La professeur de Français trouve que tu lis un peu comme son fils qui présente un trouble spécifique du langage écrit ?
Ton père a toujours eu du mal à lire et pense que tu fonctionnes comme lui ? Et mamie t’a dit qu’il était dyslexique…
Tu es gêné quand un enseignant te demande de lire à voix haute ?
Bref, quelle qu’en soit la raison, tu te demandes si tu as une dyslexie-dysorthographie? Et tu ne sais pas par quoi commencer ? SOIT LE BIENVENU !
Alors, plutôt que faire (et refaire) un texte sérieux expliquant comment savoir si tu as une dyslexie-dysorthographie, sur une idée originale de Mireille de Têtes de Mioches, j’ai décidé d’en faire une infographie ainsi qu’une petite vidéo ! Ce qui n’est pas plus mal si tu es dyslexique !
Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de rédiger quelques détails pour ceux qui préfèrent s’informer en lisant… Vous y trouverez des informations complémentaires.
Vous pouvez télécharger l’image en grande qualité juste en dessous. Cliquez directement sur la vidéo pour les commentaires.
Première phase : REPÉRAGE
Quand on se pose la question d’une éventuelle dyslexie-dysorthographie, c’est évidemment que des points d’appels ont été repérés. La maitresse, les parents ou parfois le jeune lui-même les ont remarqués. Bref, vous connaissez sans doute déjà ces points d’appel.
Mais un rappel ne fait jamais de mal !
Dans le DSM5, grand manuel des étiquettes, on retrouve 4 grands axes qui peuvent constituer un signe de trouble spécifique du langage écrit sous l’appellation « troubles spécifiques des apprentissages » :
n°1 – Lecture de mots inexacte, lente ou laborieuse.
n°2 – Difficulté à comprendre la signification de ce qui est lu (même si lu correctement).
n°3 – Difficultés à orthographier ou à épeler.
n°4 – Difficultés dans l’expression écrite (erreurs grammaticales multiples, problème de ponctuation, défaut d’organisation des paragraphes, manque de clarté de l’expression des idées).
Seconde phase : ALLO DOCTEUR
Si vous vous questionnez sur une dyslexie-dysorthographie, allez en premier lieu voir votre médecin traitant.
Il pourra si besoin vous orienter vers un ophtalmologue pour exclure un problème de vue. Il vous fera par ailleurs très probablement un certificat pour consulter un ou une orthophoniste. La consultation de l’orthophoniste sera alors prise en charge par la sécurité sociale.
Troisième partie : RENDEZ-VOUS CHEZ L’ORTHOPHONISTE
Dans certains secteurs géographiques, l’attente pour un premier rendez-vous peut être très long. Si vous avez la chance de vivre dans une zone bien couverte en paramédicaux, vous aurez plus rapidement un premier bilan.
Ce premier bilan permet de situer les performances du jeune en termes de lecture et transcription par rapport aux attentes pour son âge ou son niveau scolaire.
En général, un screening du niveau de langage oral est aussi réalisé. Histoire de ne pas passer à côté d’un trouble du langage oral engendrant de façon secondaire un problème à l’écrit.
Évidemment, pour les plus jeunes, notamment les CP, les tests ne retrouvent pas toujours des scores significativement faibles en dépit d’un trouble du langage écrit qui sera clairement mis en évidence plus tard. Cela est en lien avec niveau moyen encore très limité en CP. Celui-ci induit un manque de sensibilité des tests. C’est pourquoi on ne fait pas de diagnostic de trouble spécifique du langage écrit chez les jeunes primaires !
Néanmoins, si l’orthophoniste retrouve des difficultés, au regard des tests ou via son observation, une rééducation sera proposée.
Et c’est la nouvelle évaluation après prise en charge qui permettra d’évoquer, ou non, l’hypothèse d’un trouble du langage écrit. Dans le DSM5, il est effectivement précisé que les compétences restent significativement en-dessous de ceux attendus pour l’âge en dépit d’interventions ciblées.
Bref, la comparaison avant/après prise en charge orthophonique et le caractère significativement faibles des scores malgré le travail sont donc essentiels pour évoquer une dyslexie. D’où l’importance d’avoir gardé les différents bilans orthophoniques pour objectiver de la persistance des troubles.
Quatrième phase : TEST DE QI
Pourquoi devoir faire un test de QI pour envisager une dyslexie-dysorthographie ? Tout simplement parce qu’un des critères diagnostiques est la spécificité des troubles.
Késako cette spécificité ? Revenons à nouveau au DSM5. Celui-ci précise que pour poser le diagnostic de trouble spécifique des apprentissages impactant le langage écrit, il faut que les problèmes ne soient pas mieux expliqués par une autre pathologie, dont une déficience intellectuelle, une acuité visuelle non corrigée ou des troubles neurologiques.
Pour la vue et les troubles neurologiques : c’est à votre médecin de se positionner. Concernant l’efficience, le test de QI est le meilleur outil pour confirmer ce point. Et cela est demandé par la plupart des médecins pour « prouver » la spécificité des troubles.
Attention : le QI n’est pas toujours homogène chez les personnes dyslexiques. Néanmoins, les épreuves de raisonnement doivent être normalement réalisées pour évoquer un trouble spécifique.
Vers qui vous tourner ?
Seuls les psychologues sont habilités à faire passer des tests de QI. On parle aussi de tests psychométriques. Actuellement, la version utilisée est la WISC5 (une réactualisation a lieu tous les 10 à 15 ans). Pour en savoir plus sur comment cela fonctionne, n’hésitez-pas à cliquer ici !
Un test de QI peut être réalisé sans que vous n’ayez à avancer quoique ce soit par le psychologue scolaire, sous réserve que loulou soit dans le public. Les CMP, CMPP ou CSM disposent généralement d’au moins un psychologue dans l’équipe. Ce sont aussi des services pris en charge.
Cependant, l’attente est parfois très longue, très très longue… Beaucoup de familles s’orientent donc vers un professionnel en libéral pour pouvoir avancer plus rapidement dans les démarches. Vous pouvez aussi solliciter le centre social : les travailleurs sociaux ont parfois d’autres pistes pour vous aider à accéder à un bilan.
Parfois, quand on suspecte, en plus du trouble spécifique du langage écrit, l’existence d’un trouble de l’attention ou d’autres dys, des bilans complémentaires peuvent être sollicités. Je vous laisse consulter ma page sur les bilans, notamment bilans neuropsychologiques pour en savoir un peu plus si besoin.
Final stage : DOCTEUR, LE RETOUR
Vous avez les différents bilans orthophoniques chiffrés en main, de même que le test de QI ? Si votre médecin a déjà exclu d’autres problèmes pouvant mieux expliquer les difficultés, il ne lui reste plus qu’à conclure et vous faire un joli certificat. Et hop, vous voilà officiellement dyslexique !
S’il a des doutes, il vous orientera éventuellement vers un médecin plus spécialisé. En général, des incertitudes diagnostiques sont souvent en lien avec la suspicion de plusieurs dys ou la présence d’un point d’appel pour une éventuelle cause médical autre.
Néanmoins, la plupart des troubles du langage écrit sont dits « simples » et ne nécessitent pas l’intervention d’un neuropédiatre ou d’un pédopsychiatre. Pour plus d’informations à ce sujet, je vous laisse consulter le guide de la HAS sur la question.
Niveau bonus : AMÉNAGER LA SCOLARITÉ
Maintenant que le trouble du langage écrit est officiel, vous pouvez demander la mise en place d’aménagements en contexte scolaire. N’hésitez pas à consulter cette page pour en savoir un peu plus !