La psychoéducation, et les autres interventions proches, visent à informer les patients et leurs proches sur leur trouble ou leur fonctionnement. L’idée, est que mieux informé, il sera plus aisé d’y faire face. Ainsi, le psychologue ou le thérapeute transmets ses connaissances afin que les bénéficiaires puissent mettre des mots et soient actifs devant leurs difficultés, plutôt que dans la position de les subir.
Psychoéducation
La psychoéducation s’intéresse aux troubles du neurodéveloppement ou aux troubles plus psychologiques. Elle peut aussi être appliquée aux personnes présentant un fonctionnement atypique mais non pathologique.
La psychoéducation peut se faire de façon individuelle ou en groupe. En expliquant et discutant des mécanismes sous-jacents aux TOCS, un jeune est plus armé pour y faire face et comprendre les recommandations. Un enfant hyperactif et inattentif pourra mettre des mots sur son fonctionnement. Il élaborera plus facilement des stratégies pour limiter ses comportements problèmes…
En version light, je parle d’éclairage plutôt que de psychoéducation pour les activités ponctuelles sans trouble. Par exemple, un jeune qui sait qu’il est haut potentiel, qui comprend qu’il raisonne comme un jeune de 16ans alors qu’il n’en a que 6, pourra mettre en perspective ses interprétations concernant ses difficultés d’intégration sociale.
On retrouve aussi des notions de coaching organisationnel. Cela consiste par exemple à aider le jeune, qu’il présente un trouble attentionnel ou une grosse tendance à la procrastination, à trouver des stratégies plus fonctionnelles pour lui en lien avec ses attentes pour le futur.
Guidance aux accompagnants
Évidemment, lorsque c’est pertinent, la psychoéducation est aussi dirigée vers les parents. Quand cela est enrichi par les aux apports des psychothérapies, on parle alors de guidance parentale. Il s’agira de donner des éléments de compréhension et des outils aux parents afin qu’ils puissent plus aisément comprendre l’enfant et gérer les difficultés.
Dans un champ proche, on parle encore d’éducation thérapeutique. Il s’agit d’une intervention multimodale visant à ce que les patients et leurs proches comprennent la maladie et le traitement, afin qu’ils en assument plus aisément les contraintes pour améliorer leur qualité de vie. Certains services hospitaliers proposent cet accompagnement ; au CHRU de Lille, cela se fait notamment sur l’épilepsie. On ne parle pas d’éducation thérapeutique s’il ne s’agit que d’une information ponctuelle orale ou écrite avec conseils de prévention, mais cela peut être un premier pas.
Je suis aussi susceptibles de transmettre des informations aux enseignants lors d’équipes éducatives.
Compensations
Quel que soit la technique employée, la psychoéducation n’est jamais loin de la question de la compensation. Être informé de son fonctionnement, permet d’envisager et d’accepter plus facilement une stratégie, une aide ou un outil permettant de contrebalancer une fragilité ou un trouble.
Par exemple, mettre un minuteur avant d’entrée dans la douche permet de compenser un caractère tête-en-l’air et de réduire les factures EDF ! Certaines compensations stratégiques très simples peuvent donc être trouvées dès lors que le jeune comprend comment il fonctionne. Mon travail consiste à lui donner quelques exemples de compensations efficaces à tester. Ensuite, il pourra très vite en trouver lui-même.
Certains traitements médicamenteux peuvent relever de compensations. Je pense notamment au méthylphénidate dans le traitement des troubles de l’attention avec hyperactivité. Ces médicaments ne permettent pas de guérir, mais limitent parfois les symptômes. Cela peut protéger du retentissement scolaire, social et psycho-affectif parfois délétère ; cependant, le trouble persiste dès lors que le traitement est suspendu. Evidemment, un psychologue ne prescrit aucun médicament. Cependant c’est son rôle d’informer les familles de toutes les possibilités de compensations qu’il connait. Il fait un relai si besoin vers un médecin spécialisé, un pédiatre, un neuropédiatre ou un pédopsychiatre.
Connaître ses droits
Certaines compensations nécessitent un dossier MDPH. D’autres aménagements sont possibles avec un PPS, un PAP ou lors d’examens. Le psychologue peut vous expliquer comment faire les démarches dans ce sens.
Effectivement, des outils permettent de compenser, notamment de nombreux outils informatiques. Encore faut-il savoir comment les utiliser de façon pertinente. Aussi, certaines aides ergonomiques ou mémoire peuvent faciliter le quotidien. Le rôle du psychologue peut être d’en proposer certaines aux jeunes et à leur famille. Dans certains cas, une demande auprès de la MDPH est nécessaire.
Une demande d’aide humaine, notamment avec un AVS, est aussi une autre compensation qui peut être envisagée chez certains élèves. Dans ce cas, il faut monter un dossier MDPH.
Au passage, pour une demande de compensation auprès de la MDPH, outre le dossier téléchargeable à remplir, il est nécessaire d’avoir un diagnostic médical et des bilans paramédicaux étayant la situation. Dans le cadre de demandes en lien avec la sphère scolaire, un GEVAsco devra aussi être rempli par l’équipe de suivi de scolarisation. En effet, la loi de 2005 prévoit ainsi que « la personne handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie ». Cela peut permettre d’ailleurs d’obtenir une prise en charge pour du matériel spécifique ou pour des consultations psychologiques, qui ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale.