Vous vous posez des questions par rapports à des mouvements répétitifs et incontrôlés : félicitations, vous êtes sur la bonne page !
Avant d’aborder la principale différence entre tic et toc, voyons d’abord leurs ressemblances !
1 – Les tics et les tocs sont tous deux des conduites répétitives, difficilement réprimables et souvent précédées d’une tension psychologique ou psychomotrice. Ils peuvent relever de comportements observables, tels que des gestes ou des vocalisations, ou peuvent être cognitifs ou mentaux.
2 – Ils surviennent rarement avant 6ans et on note un pic, souvent transitoire, vers 7/8ans.
3 – Ils sont évidemment à distinguer de manifestations épileptiques. Pas besoin pour autant de consulter systématiquement le neurologue ou le neuropédiatre devant tous comportements répétitifs ; certains comportements, comme vérifier 5 fois si on a bien fermé la porte ne sont évidemment pas des manifestations épileptiques ! En cas de doute, parlez-en à votre médecin traitant.
4 – Les facteurs y participants sont multiples et assez proches. On évoque un tempérament anxieux, un état de stress, d’excitabilité ou de fatigue, l’hérédité, la prise de certaines substances ou traitements médicamenteux… Concernant les facteurs limitants les troubles, les tics et les tocs sont souvent réduits par la pratique d’activités physiques ou de loisirs créatifs, de tâches impliquant la concentration, d’une bonne gestion des émotions. La présence d’étrangers pousse aussi à limiter les tics ou tocs pour éviter un sentiment de honte.
Alors quelle différence ?
Le degré de conscience ! Effectivement, le tic est souvent moins conscientisé. On ne se rend pas toujours compte qu’on se ronge les ongles, que l’on cligne excessivement des yeux ou que l’on se racle la gorge – et s’il peut exister une tension corporelle préalable, on n’y prête généralement peu attention. A contrario, dans les tocs, il existe une idée engendrant une tension psychique ou émotionnelle, appelée obsession, qui envahi la conscience et qui pousse la personne à toquer pour s’en soulager. Le toc, appelé compulsion, est par ailleurs souvent précis. L’attention des personnes est souvent orientée vers la réalisation d’une compulsion parfaite, quitte à refaire vingt fois si les mains n’ont pas été lavées avec la bonne séquence par exemple…
Ainsi, les tocs, plus conscientisés, sont souvent plus complexes que les tics… mais pas toujours ! Un même comportement, tel que serrer le poing, peut à la fois s’inscrire dans un tic ou dans un toc. Si la personne le fait après avoir eu en tête que quelqu’un puisse l’attaquer un jour et que dès lors, il lui soit important de penser à comment elle pourrait donner un coup d’une certaine façon pour se défendre et de le faire bien, il s’agit plutôt d’un toc. Si la personne serre le poing sans même s’en rendre compte et sans pensées préalables associées, il s’agit plus vraisemblablement d’un tic.
Bref, voici un petit tableau qui permet en un coup d’œil d’envisager rapidement les différences entre tic et toc.
Le syndrome de Gilles de la Tourette : une entité particulière
Les personnes présentant un syndrome de Gilles de la Tourette présentent de nombreux tics complexes et vocaux, souvent associés à des TOCs, un profil TDA-h et une tendance au bégaiement. Typiquement, il leur est possible de limiter les tics et autres manifestations durant la journée. Mais dès le retour à la maison, la tension retenue doit se libérer ; et ça n’arrête alors plus ! Par chance, les manifestations de ce trouble diminuent souvent à l’âge adulte.
Quand consulter devant des tics ou des tocs ?
Dès que cela devient gênant sur le plan social, de l’estime de soi, du retentissement familial… Ou dès lors que l’on souhaite gérer différemment son anxiété, facteur souvent prépondérant dans les tics et les tocs.